Titre : |
Spartacus |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Arthur Koestler, Auteur ; Albert Lehman, Traducteur |
Editeur : |
Livre de Poche |
Année de publication : |
1964 |
Importance : |
443 p. |
Langues : |
Français (fre) Langues originales : Anglais (eng) |
Résumé : |
Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Arthur Koestler. -- "Spartacus" constitue le premier volet d'une trilogie (les deux autres étant "Le Zéro et l'Infini" et "Croisade sans Croix"), qui a pour leitmotiv le problème essentiel de l'éthique révolutionnaire et de l'éthique politique en général, autrement dit savoir si, et dans quelle mesure, la fin justifie les moyens. Problème aussi vieux que le monde, mais qui m'a obsédé pendant une phase décisive de ma vie.
Mes désillusions successives en ce qui touchait le Parti atteignirent un stade aigu en 1935. Ce fut pendant cette crise que je commençai d'écrire "Spartacus", l'histoire d'une autre révolution dénaturée. Il me fallut quatre ans pour venir à bout de la rédaction de ce livre, qu'une série d'interruptions transforma en véritable course d'obstacles. Après chacune de ces interruptions, le retour au premier siècle avant J.-C.
m'apportait la paix et la détente. Il s'agissait moins d'une évasion dans le temps que d'une forme de thérapie active qui m'aidait à clarifier mes idées en raison des parallèles évidents existant entre le Ier siècle de l'ère chrétienne et l'époque que je vivais. Ce fut, en effet, un siècle d'effervescence sociale, de révolutions et de soulèvements de masse. Leurs causes elles-mêmes rendaient un son familier; on retrouvait l'effondrement des valeurs traditionnelles, la brusque transformation du système économique, le chômage, la corruption, et une classe dominante ayant amorcé son déclin.
Seul ce contexte spécifique explique qu'une bande de soixante-dix gladiateurs ait pu en quelques mois prendre les proportions d'une armée et tenir deux années durant l'Italie sous sa domination. Comment expliquer, dans ce cas, l'échec de la révolution ? Les causes en étaient évidemment très complexes, mais un facteur ressortait clairement: Spartacus fut la victime de la "loi de déviation" qui contraint nécessairement le leader en quête de son utopie à être "impitoyable au nom de la pitié".
Spartacus hésite néanmoins devant l'ultime étape: la crucifixion des Celtes dissidents et l'instauration d'une tyrannie implacable; parce qu'il hésite, il condamne sa révolution. Dans "Le Zéro et l'Infini", le commissaire bolchevique Roubachof adopte l'attitude inverse et s'en tient jusqu'au dernier moment à cette "loi de déviation", mais pour découvrir en fin de compte que "la raison livrée à elle-même était une boussole faussée, conduisant par de tortueux méandres, si bien que le but finissait par disparaître dans la brume." Ces deux romans se répondent donc, les deux démarches aboutissant à un tragique cul-de-sac.
-- Arthur Koestler. |
Age : |
A partir de 10 ans |
Spartacus [texte imprimé] / Arthur Koestler, Auteur ; Albert Lehman, Traducteur . - Livre de Poche, 1964 . - 443 p. Langues : Français ( fre) Langues originales : Anglais ( eng)
Résumé : |
Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Arthur Koestler. -- "Spartacus" constitue le premier volet d'une trilogie (les deux autres étant "Le Zéro et l'Infini" et "Croisade sans Croix"), qui a pour leitmotiv le problème essentiel de l'éthique révolutionnaire et de l'éthique politique en général, autrement dit savoir si, et dans quelle mesure, la fin justifie les moyens. Problème aussi vieux que le monde, mais qui m'a obsédé pendant une phase décisive de ma vie.
Mes désillusions successives en ce qui touchait le Parti atteignirent un stade aigu en 1935. Ce fut pendant cette crise que je commençai d'écrire "Spartacus", l'histoire d'une autre révolution dénaturée. Il me fallut quatre ans pour venir à bout de la rédaction de ce livre, qu'une série d'interruptions transforma en véritable course d'obstacles. Après chacune de ces interruptions, le retour au premier siècle avant J.-C.
m'apportait la paix et la détente. Il s'agissait moins d'une évasion dans le temps que d'une forme de thérapie active qui m'aidait à clarifier mes idées en raison des parallèles évidents existant entre le Ier siècle de l'ère chrétienne et l'époque que je vivais. Ce fut, en effet, un siècle d'effervescence sociale, de révolutions et de soulèvements de masse. Leurs causes elles-mêmes rendaient un son familier; on retrouvait l'effondrement des valeurs traditionnelles, la brusque transformation du système économique, le chômage, la corruption, et une classe dominante ayant amorcé son déclin.
Seul ce contexte spécifique explique qu'une bande de soixante-dix gladiateurs ait pu en quelques mois prendre les proportions d'une armée et tenir deux années durant l'Italie sous sa domination. Comment expliquer, dans ce cas, l'échec de la révolution ? Les causes en étaient évidemment très complexes, mais un facteur ressortait clairement: Spartacus fut la victime de la "loi de déviation" qui contraint nécessairement le leader en quête de son utopie à être "impitoyable au nom de la pitié".
Spartacus hésite néanmoins devant l'ultime étape: la crucifixion des Celtes dissidents et l'instauration d'une tyrannie implacable; parce qu'il hésite, il condamne sa révolution. Dans "Le Zéro et l'Infini", le commissaire bolchevique Roubachof adopte l'attitude inverse et s'en tient jusqu'au dernier moment à cette "loi de déviation", mais pour découvrir en fin de compte que "la raison livrée à elle-même était une boussole faussée, conduisant par de tortueux méandres, si bien que le but finissait par disparaître dans la brume." Ces deux romans se répondent donc, les deux démarches aboutissant à un tragique cul-de-sac.
-- Arthur Koestler. |
Age : |
A partir de 10 ans |
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